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Situé dans le secteur le plus négligé de la ville, le projet lauréat du concours consistait en un ensemble d’immeubles de logements à insérer dans une trame urbaine à côté du quartier informel « Villa 20 ». Dans un deuxième temps, le projet a évolué pour être mis en œuvre dans une zone plus vaste.

Un projet de Matías Beccar Varela Arquitecto y Asociados

Promoteur : Gouvernement de la ville de Buenos Aires

Programme : Complexe résidentiel bénéficiant d’une aide publique. 904 appartements.

Surface : 80 000 m². Budget : 120 M U$S

Mission : Conception, obtention du permis de construire, dossiers de consultation des entreprises.

Équipe : Matías Beccar Varela, Miguel Altuna (associé).

Ingénierie et conseil : Département technique IVC (Instituto de la Vivienda de la CIudad), FADU/UBA (Faculté d’architecture et d’urbanisme, Université de Buenos Aires).

 

Dans la ville de Buenos Aires, les bidonvilles et les campements représentent le seul segment qui a connu une croissance démographique au cours des dernières décennies. Selon le dernier recensement, leur population a augmenté de 52,3 % entre 2001 et 2010. Cette situation contraste fortement avec la réalité du recensement de la ville, dont la population est restée stable à 3 000 000 d’habitants depuis 65 ans. Dans ce contexte, la Villa 20 est située au sud-ouest de la ville, dans le quartier de Villa Lugano, et constitue le quatrième bidonville le plus peuplé. L’appel d’offres s’inscrivait dans le cadre d’un Plan d’Urbanisation qui visait à reconstituer la trame urbaine de ce secteur, tout en établissant un dialogue avec l’état actuel du bâti et du tissu social de la Villa.

 

La décision fondamentale de notre projet a été de structurer la réalisation des logements autour de trois grandes cours. Ces cours ont des dimensions et des caractéristiques telles qu’elles pourraient être appelées « places intérieures ». Avec leur base de 17 x 17 mètres, elles s’ouvrent encore plus à partir du premier étage, libérant l’un de leurs côtés. Nous cherchons ainsi à établir une bonne connexion avec le futur parc linéaire situé au nord, tout en offrant une meilleure orientation au plus grand nombre possible de logements. C’est le cœur de notre projet.

 

Chacune de ces cours a un accès au boulevard et un autre, à l’extrémité opposée, au parc linéaire, constituant ainsi un véritable passage urbain. L’îlot est ainsi perforé par trois passages qui relient ses côtés les plus longs et dont le caractère public favorise l’intégration du quartier. Le « passage urbain » traverse la « grande cour » en son centre, lui conférant une vitalité publique tout en parvenant à maintenir la relative intimité des unités qui l’entourent. Au-dessus du premier étage, les trois cours s’ouvrent complètement vers le nord-ouest ; ces ouvertures coïncident avec de grandes terrasses potagères où l’on peut pratiquer l’horticulture urbaine et tous les types d’usage (productif ou de loisir), grâce au bon ensoleillement et au caractère plus isolé de ces espaces communs.

 

Dans ce contexte de clarté urbaine et de maximisation des qualités d’ensoleillement, de ventilation naturelle et de définition spatiale du complexe, les unités d’habitation sont résolues dans un système simple qui répond largement aux exigences strictes du programme.